Les îles de l'Atlantique Nord

                    Shetland - Féroé - Islande

Cette destination réputée onéreuse, rebute beaucoup de camping-caristes. Aussi après en avoir étudié la faisabilité, nous avons choisi de partager ce voyage avec un couple d’amis camping-caristes. Pas pour se rassurer, car ces pays sont parmi les plus sûrs du monde, mais parce qu’ils nourrissaient la même envie que nous de découvrir autre chose.

L’Islande est un pays mythique, où la nature est animée par les phénomènes naturels de notre planète. A cheval sur la faille entre le plateau européen et le plateau nord-américain, l’Islande est en permanence secouée par des séismes (heureusement de faible amplitude) et est périodiquement le théâtre d’éruptions volcaniques, la dernière importante remontant à 1998 au volcan Krafla. Par ailleurs une géothermie intense s’exerce et se matérialise par des fumerolles, sulfatares, geysers, sources et lacs d’eau chaude.

Pays du feu, l’Islande est aussi celui de l’eau. La pluviométrie y est importante, mais également la présence du Vatnakojull, le glacier dont la superficie dépasse celle de tous les glaciers d’Europe réunis, donne naissance à de nombreux fleuves qui dévalent des montagnes par de magnifiques et impressionnantes chutes .

L’ensemble de ces phénomènes ainsi regroupés sur si peu de territoire, attirent les touristes du monde entier qui viennent par avion ou quelques fois en bateau pour satisfaire leur curiosité.

Nous vous emmenons pour découvrir ces merveilles.

Jeudi 8 juin 2006 – Clermont – Bühl (D) = 608 km

Départ à 7 heures de Clermont, accompagnés d'un beau soleil. Nous faisons le plein de gasoil au Leclerc de Monceau-les-Mines. De là nous allons directement rejoindre Françoise et Bruno qui nous attendent sur l'aire de Seurre.

Avant de déjeuner nous entreprenons une courte visite de la ville, puis nous repartons vers 14h par l'autoroute, non sans faire un dernier plein de gasoil français, réputé moins cher que l'allemand, à Auchan Mulhouse (1,06€ €/l). Puis par l'autoroute allemande nous gagnons Bühl où nous bivouaquons.

Vendredi 9 – Bühl – Budelsdorf = 780 km

Départ à 8h pour une grosse journée d'autoroute. Arrêt avant Kassel vers midi et demi pour déjeuner et faire l'appoint en carburant (1,16 €/l).
Finalement nous stoppons à Budelsdorf sur un parking très calme à proximité d'un centre sportif.

Samedi 10 – Budelsdorf – Hanstholm (DK) = 413 km

Nous retrouvons l'autoroute et bientôt le Danemark. Nous suivons la route 29 et profitons d'une aire de pique-nique proche d'un site gallo-romain pour déjeuner.
La route est belle sous le soleil à travers la campagne danoise.

En milieu d'après-midi nous arrivons à Hanstholm. Nous montons au sommet de la falaise qui embrasse tout le port afin d'attendre l'arrivée du Norröna, notre ferry, en compagnie d'autres camping-caristes de toute l'Europe.

Le temps est frais, gris et venteux. Peu de visibilité, à tel point que nous ne voyons le Norröna entrer au port qu'au dernier moment alors qu'il accoste.

Nous quittons notre position pour nous ranger dans la file à l'embarcadère.

Après validation de nos billets et remise de nos clés de cabine, nous pénétrons dans les entrailles du monstre pour laisser nos camping-cars sur le pont inférieur. Puis nous gagnons notre cabine et nous nous installons.

A 22h30 le Norröna appareille. Fatigués par cette longue journée, nous trouvons le sommeil rapidement, bercés par un léger roulis et le lointain ronronnement des moteurs.

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Dimanche 11 – en mer

Très bonne nuit. Le navire bouge à peine et il est 10h (française) lorsque nous ouvrons les yeux. Après la douche, nous décidons d'aller prendre notre petit déjeuner dans le petit salon repéré la veille. Installés sous la pancarte ''interdiction de manger'', nous sommes réprimandés et allons nous réfugier dans notre cabine pour achever notre collation.

Nous avons tout le loisir de déambuler à travers les coursives et de découvrir les aménagement du bateau: piscine, sauna, solarium, salons, restaurant, boutiques, et aussi le GPS qui nous donne notre position.

Vers 17h nous passons au large des îles Shetland.

En s'occupant la journée n'apparait pas trop longue.

Les îles Shetland

Capitale:Lerwick

Population :21.900

Superficie : 1466Km2

Monnaie :Livre Sterling

Lundi 12 – Lerwick – Gremista = 7 km

Réveil matinal par l'annonce des hauts-parleurs dans les cabines pour les voyageurs qui descendent aux Féroé.

Durant l'escale, depuis le pont supérieur, nous admirons Tornshavn, la capitale de l'archipel des Féroé. Compte tenu de la hauteur du navire, nous avons une vue magnifique sur la ville.

A 8h30 le Norröna reprend la mer.

Le vent s'est levé et le ferry bouge un peu plus. Depuis le pont n°8 nous défions le vent qui gonfle nos parkas.

La journée se passe sans difficultés et à 21h nous débarquons à Lerwick avec quelques autres passagers.

Après le passage des formalités douanières, nous partons au nord en conduisant à gauche, et trouvons un bivouac en bordure de mer sur un grand parking où un fourgon anglais stationne.

Nous retrouvons à 22h30 les lits des camping-cars et nous serons bercés par le vent qui a sérieusement forci.

Mardi 13 – Lerwick – Lerwick = 127 km

Le soleil nous illumine au matin.

Sur les conseils de notre voisin anglais nous nous dirigeons au sud vers la péninsule de Papil.

Il faut faire très attention en conduisant car il faut rouler à gauche!

Nous laissons les véhicules dans un village et partons à pied pour une promenade vivifiante au bord de mer sur une plage de sable blanc.
Au retour nous faisons une halte à Scelloway, puis nous nous dirigeons vers le loch Spiggia et Scousburg. Dans l'après-midi nous gagnons la pointe Sumburg Head qui domine la mer où nous aprecevons nos premiers macareux (puffin in english!).

Ce sont de drôles de petits oiseaux très sympathiques dont nous observons un long moment les allers et venues le long de la falaise.

Malheureusement le ciel se couvre et le froid se fait vif, nous poussant à reprendre la route en direction de Lerwick que nous visitons tranquillement à pied.

Il nous faudra attendre 1h00 du matin pour embarquer de nouveau sur le Norröna, qui entre temps est allé faire un tour à Bergen en Norvège, et se réinstaller dans une couchette et trouver rapidement le sommeil.

Les îles Féroé

Capitale:Torshavn

Population :48.917

Superficie :1399 Km2

Monnaie :Couronne féroienne (1€ = 7 KKD en 2006)

 

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Mercredi 14 – Tornshavn – Koldbak = 56 km

La nuit a été assez pénible. Nous sommes moins bien installés que la première fois: le ferry tangue et grince de tous cotés, laissant penser que la mer est agitée, ce qui n'est pas vraiment le cas, la houle laisse voir des creux de 3 à 4 mètres. Sans doute est-ce la position de notre cabine, plus proche de la proue, qui diminue le confort.

Nous prenons notre petit déjeuner sur le pont n°8: l'air frais fera le plus grand bien à tout le monde.

Arrivée à Tornshavn à 15h.

Temps gris, froid (environ 2°C) et beaucoup de vent. Les féroéennes sont emmitouflées dans de gros manteaux et bonnets. Les landaus sont enveloppés de bâches plastiques. Stupéfiant! En quelle saison sommes nous? Que sommes nous venus faire ici?

Passage à la banque pour changer des euros en monnaie locale: pour 1€ on obtient 7,06 KKD (couronnes féroéennes).

Passage à l'Office de Tourisme pour récupérer cartes et brochures, puis nous allons au supermarché dans la partie haute de la ville. Achats de provisions. C'est cher mais pas hors de prix, par exemple 8 pommes coûtent 4€.

Nous sortons de la ville par la route qui suit le littoral nord, à la recherche d'un bivouac. Nous passons à proximité de l'aire de service des camping-cars, mais c'est 18h et elle ouvre de 8h à 17h.

Finalement nous atteignons le village de Koldbak et on arrive à stationner sur un bras de route désaffecté.

Jeudi 15 – Koldbak – Kirkjubour = 31 km

Nuit très mouvementée. Un phénomène particulier se passe dans ce fjord: d'abord un long sifflement du vent, puis un instant de calme et subitement un souffle impressionnant chahutant les camping-cars. Plusieurs fois nous avons cru que nous allions être emportés!

Ceci c'est un peu calmé ce matin. Avant de lever le camp, nous sortons pour prendre quelques photos du bourg et de son église. Au cours de cette visite nous voyons que de nombreux bâtiments sont haubanés!

Direction Tirnshavn que nous traversons pour aller sur la côte occidentale de l'ïle, plus exactement au petit port de Kirkjubour.

Nous découvrons ici un hâvre de verdure et de silence. La pluie a cessé et le ciel semble se découvrir, dévoilant un paysage fabuleux: c'est beau! C'est très beau!!!

En visitant le village nous rencontrons un artiste sur verre qui nous fait visiter son atelier.

Au Moyen Age Kirkjubour était un centre ecclésiastique et culturel des Féroé. Il y avait 50 maisons, 200 vaches et 5000 moutons. Au Xvème siècle une tempête détruisit la plupart des bâtiments. Il ne reste aujourd'hui que quelques maisons, l'église St Olav qui date de 1111 et qui est la plus vieille église de l'archipel et la cathédrale St Magnus jamais achevée.

Comme il fait soleil, l'après-midi nous offre une balade sur le chemin qui longe le littoral en direction du sud.

En fin de journée une attraction bien particulière sur le parking du port où nous bivouaquons: l'arrestation par la police d'un conducteur en état d'alcoolémie prononcée.

Vendredi 16 – Kirkjubour – Langasandur = 96 km

Nous quittons notre havre sous un bruine fine. Nous repassons par Tornshavn et prenons la route des crêtes en direction de Vestmanna.

C'est une bourgade plutôt industrielle, au fond d'un fjord. Nous garons les véhicules sur le parking du port pour aller faire des achats à l'épicerie: pain, beurre, oeufs, légumes surgelés. Pour le poisson on nous conseille d'aller à la pêcherie. Ainsi nous achetons de beaux filets à 3€/kg. Nous nous régalons.

Après déjeuner nous reprenons la route et passons par le charmant village de Kvivik, mais il n'est pas facile d'y trouver un lieu pour passer la nuit, aussi nous continuons en longeant le bras de mer de Sundini, pour finalement s'arrêter après le village de Langsadur, sur une plate-forme d'où l'on aperçoit le village de Eidi.

Le soleil qui brille tard dans la nuit nous offre des paysages magnifiques, mais le vent reste glacial.

Demain nous ferons une randonnée entre Tjornuvik et Saksun.

Samedi 17 – Langasandur – Tjornuvik = 47 km

Le ciel est couvert, mais il ne pleut pas. La température est de 9°C. Nous prenons la direction de Saksun, où Bruno laisse son camping-car et nous allons tous les 4 à Tjornuvik, point de départ de la rando.

Au départ ça monte raide. Le circuit est balisé par des cairns (tas de pierres érigés pour baliser le chemin) afin de ne pas se perdre dans le brouillard. La traversée est effectuée en 3h. Avec le véhicule de Bruno nous rejoignons Tjornuvik où nous passerons la nuit en profitant des installations publics pour vidanger et faire le plein d'eau.

Dimanche 18 – Tjornuvik – Gjogv = 49 km

En route ce matin pour l'île d'Esturoy à laquelle on accède par un pont au dessus d'un bras de mer. Nous arrivons à Eidi. C'est dimanche et les féroéens se rendent à l'office religieux en famille tous endimanchés.

A présent que l'église est vide, nous pouvons visiter l'intérieur: elle est très colorée mais également simple, comme toutes les églises du pays.

Dans l'après-midi nous partons pour Gjogv. Pour cela il faut suivre la route à travers la montagne en passant au pied du plus haut sommet des Féroé: le mont Slaettarratindur (882m).

Découverte de Gjogv, encore un village typique, construit autour d'un port naturel au fond d'un fjord. Maisons en bois, peintes de couleurs vives, de quoi rappeler la Norvège.

Il fait très beau et les enfants se baignent dans la rivière. De notre coté nous allons observer les macareux qui plongent dans la mer du haut de la falaise.

Encore un coin idyllique où nous passerons une nuit tranquille!

Lundi 19 – Gvogv – Toftir = 37 km

décidément le beau temps ne nous quitte plus! Nous en profitons pour aller à la pointe sud de l'île.

Nous irons ainsi jusqu'à Eystnes, d'où l'on aperçoit Tornshavn.

Ce soir nous bivouaquerons près de l'église de Toftir en compagnie d'autres camping-cars fraîchement débarqués aux Féroé et en transit pour l'Islande.

Mardi 20 – Toftir – Kirkjubour = 107 km

Dernière journée d'exploration de l'archipel. La météo est dégradée.

Nous décidons de nous rapprocher de Tornshavn pour être à pied d'oeuvre demain pour dépenser nos couronnes féroiennes et pour embarquer calmement sur le Norröna.

Le meilleur endroit qui nous apparaît est ''notre'' parking de Kirkjubour. Nous y arrivons en milieu d'après-midi au moment où un couple de phoques décide de montrer son nez juste en face de nous.

Un camping-car français arrive. Il s'avère que ces gens ont un ami commun avec Bruno. Nous sympathisons.

Mercredi 21 – Kirkjubour – Tornshavn = 17 km

Au réveil les phoques sont encore là pour nous montrer leur numéro.

Nous gagnons Tornshavn que nous visitons un peu mieux, mais il fait froid et un petit crachin se lève. Après quelques achats de souvenirs, nous nous présentons à l'embarquement.

A 18h le Norröna appareille.

Nous suivons depuis les coursives le cheminement de notre navire entre les îles et nous apercevons les bourgs de Kirkjubour, de Kvivik et de Vestmanna. Nous passons ainsi en revue un défilé de falaises magnifiques avant de gagner la haute mer.

Nous descendons dans notre cabine pour dîner. Un dernier tour dans les salons avant de se coucher pour un gros dodo !

L'Islande

Capitale:Reykjavik

Population :311.058

Superficie : 103125 Km2

Monnaie :Couronne islandaise (1€ = 92,05 KRIS en 2006)

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Jeudi 22 – Seydifjordur – Stovarfjordur = 100 km

L'océan était peu agité et le voyage s'est effectué dans de bonnes conditions.

A 6h30 les hauts-parleurs nous réveillent pour libérer les cabines.

Petit déjeuner, douche et nous allons nous installer dans les coursives pour assister à l'entrée du bateau dans le fjord islandais au fond duquel nous prendrons pied sur ce morceau de terre qui nous a fait tant rêver.

Le passage de la douane est rapide d'autant que nous ne sommes pas parmi les élus à la fouille intégrale dont fait régulièrement partie une dizaine de camping-cars.

Direction Egilstadir, ville relativement importante, où nous pourrons changer nos euros en couronnes islandaises (1Euro = 92,05 KRIS).

Pour cela il faut escalader un col dans le brouillard, et la route est bientôt bordée de névés. Au sommet le lac est encore pris sous une épaisse couche de glace.

Heureusement Egilstadir est plus bas et nous y retrouvons un peu de douceur. Au supermarché nous achetons des produits frais pour refaire le plein du réfrigérateur.

Puis nous prenons la route en direction des fjords du sud-est. Après la traversée de Faskrudsfjordur, fondé par des pêcheurs français, nous arrivons à Stovarfjordur, où nous nous installons au camping (gratuit). Une charmante église nous attire, mais sur place nous découvrons qu'elle est transformée en gite pour accueillir les randonneurs.

Vendredi 23 – Stovarfjordur – Jokulsarlon = 177 km

Ce matin, en ouvrant les volets, nous apercevons la tente d'un couple francophone venu s'installé dans la pelouse durant la nuit.

Le temps est couvert et frais. Les nuages sont bas et il n'y a pas beaucoup de visibilité. Dommage car le paysage qui apparaît au travers de quelques éclaircies nous ravi.

Nous décidons d'avancer en suivant la route n°1 qui longe la côte. Elle est tantôt asphaltée, tantôt gravillonnée à une ou 2 voies et bien entendu, sinueuse car elle épouse le tracé des fjords.

A midi nous sommes à la pointe de Stekknes.

Nous continuons en direction de Hofn. Au passage nous apercevons des rennes sauvages.

Nous approchons du Vatnajokull, le «glacier des lacs», le plus grand glacier européen: 8400 km2, le 1/10ème de l'Islande et par endroit épais de 1000 mètres.
De cette immense plaque de glace, avancent entre les montagnes une multitude de langues glacières qui viennent en surplomb de la route cotière.

Le Vatnajokull se situe entre 2 volcans, à la verticale d'une montée de magma.

Des éruption volcaniques ont lieu régulièrement sous le glacier. Les cratères percent les 600m de calotte et fond fondre les glaces, créant un immense torrent qui vient se jeter dans l'océan. Le nuage de vapeur et de cendres qui s'en échappe s'élève à plusieurs km d'altitude.

Poursuivant notre route, nous restons fascinés par ces glaciers si proche. Au sortir d'une nappe de brouillard, nous sommes stupéfaits par le spectacle qui s'offre à nous. C'est réellement époustouflant cette arrivée à Jokulsarlon! En voyant les blocs de glace flotter à la surface des eaux, on se croirait au pôle!

Il s'agit d'un lac de près de 100m de profondeur. Ce lac récent est né d'un séisme qui provoqua le recul du glacier, qui autrefois allait jusqu'à la mer. Au cours de cette régression, le glacier a abandonné une moraine qui s'est transformée en lac et dont l'exutoire est le chenal qui le relie à l'océan. Les séracs tombent régulièrement dans le lac pour prendre des allures d'icebergs, donnant des aspets polaires au paysage.

Enfilant les anoraks, nous allons faire un tour au bord du lac. Nous voyons devant nous des phoques plonger et replonger sous les regards amusés des visiteurs.

Nous suivons la dérive des blocs de glace qui s'entrechoquent et se figent temporairement avant de reprendre leur course dans le chenal en direction de la mer. Le tout dans un brouillard cotonneux qui enveloppe le décor.

Plus loin, un véhicule amphibie se charge de touristes et les emmène sur la grève avant de pénétrer dans les eaux glacées du lac et cotoyer les icebergs.

Pour passer la nuit nous traversons le pont et nous installons sur le parking moins passant que celui de la boutique.

Samedi 24 – Jokulsarlon – Svinafellsjokull = 67 km

Ce matin, après dissipation du brouillard, nous avons un soleil resplendissant. Nous en profitons pour nous rendre au pied du glacier en longeant la rive ouest du lac. Tout au long du parcours nous admirons les différentes formes et couleurs que les icebergs nous proposent.

A l'extêmité du glacier, nous traversons une moraine et nous sommes littéralement attaqués par les sternes arctiques qui défendent leur nid.

3H de balade dans ce coin idyllique (où nous avons néanmoins rencontrés un couple roumain) immortalisé plusieurs fois dans les films de James Bond et des spots publicitaires.

Continuant notre route, nous faisons un crochet par le lac Fjallsarlon, formé comme son voisin, par la fonte d'une coulée de glace. C'est beaucoup plus sauvage et pas fréquenté.

Nous passons également par la petite église de Hof qui mérite vraiment le détour.
Le centre touristique de Skaftafell nous procure des informations sur notre rando du lendemain. Nous en profitons pour voir un film sur les éruptions volcaniques du Grimsvötn. En 1996 une secousse tellurique provoqua une fissure du volcan qui laissa échapper à travers le glacier du magma, entrainant la brusque fonte des glaces et occasionnant une crue dévastatrice qui emporta la route n°1 et ses infrastructures.

Ce soir nous bivouquons au pied du glacier Svinafellsjokull.

Dimanche 25 – Svinafellsjokull – Kirkjubaejarlaustur = 73 km

La jounée s'annonce magnifique. Nous retournons au parking du parc national de Skaftafell où nous laissons les véhicules et nous attaquons la montée qui va nous mener à la cascade de Svartifoss. Plus nous prenons de l'altitude plus nous embrassons le vaste paysage de sable noir du Skejdararsandur qui s'étend jusqu'à la mer.

Après un arrêt rafraîchissant à la cascade, nous poursuivons jusqu'au sommet du Sjonarsker, puis nous redescendons jusqu'à la falaise qui domine l'immense mer de glace qu'est le Skaftafellsjokull.

De retour aux camping-cars nous prenons une bonne douche. Pendant ce temps arrivent par petits groupes les camping-cars participants au voyage organisé par l'agence Thellier. Nous échangeons quelques mots avec certains, puis nous reprenons notre périple.

Nous traversons le Skeidararsandur, l'immense plaine de sable noir où s'écoulent de nombreuses ramifications des torrents issus des glaciers.

Arrêt à la minuscule église de Nuppstadur, au toit couvert de tourbe et datant du XVIIème siècle. Elle recèle un magnifique harmonium d'époque.

A présent la route nous mène à travers un gigantesque désert de champs de lave, issu de l'éruption du Laki, c'est le Brunahraun. Puis audelà de Slettalil, le paysage change du tout au tout: la prairie et de nombreuses chutes d'eau dans les falaises.
Enfin nous arrivons à Kirkjubaejarlaustur. C'est imprononçable comme souvent en Islandais. Non, c'est facile: Kurkyou-bèe-yarr-klaos-turr et cela veut dire:''église-ferme-couvent''. Pour nous ce sera Kirjuba ou plus simplement Kirk!

Au rond-point de la station Esso, nous prenons la direction du camping et nous nous installons face à la cascade St Jornarfoss. Nous pouvons ainsi aller à pied découvrir le Kirkjugolf, qui est un pavage naturel d'orgues basaltiques.

Au retour à notre campement, alors que nous prenons l'apéritif en profitant des derniers rayons du soleil, nous voyons nos compatriotes rencontrés aux Féroé, venir nous rejoindre.

Lundi 26 - Kirkjubaejarlaustur

Nous allons jusqu'au supermarché faire quelques provisions et à la station Esso pour mettre du carburant. C'est là qu'est installé le point Information. Nous nous renseignons sur les possibilités de gagner Landmannalaugar. Le gars du Point I parle un peu français et est très sympathique. Pour 5000 KIS aller/retour par personne le bus peut nous mener à la Mècque de l'Islande: Landmannalaugar. Ce n'est pas donné, mais nous pensons que cette excursion est incontournable et en plus la météo donné par le web est favorable.

Après déjeuner nous montons sur le plateau au-dessus de la ville pour faire le tour du lac. C'est marécageux, mais le paysage est superbe, d'autant que des hordes de chevaux se baladent dans la lande.

Mardi 27 – Kirkjubaejarlaustur et en bus à Landmannalaugar

Ce matin beaucoup de fébrilité pour ce temps fort de notre voyage.

Il fait relativement beau et nous allons à la station Esso pour prendre le bus. Achat des tickets 4800 KIS/personne soit environ 53€.

Le bus arrive à 9h00. Comme il n'y a pas beaucoup de passagers, nous pouvons choisir les places les plus en avant afin de prendre des photos.

D'abord la route n°1 à 100km/h puis une route secondaire la 208 asphaltée, puis rapidement la piste F208.

Le paysage est spectaculaire. Une zone extrêmement sauvage. La piste se faufile entre des montagnes majestueuses aux flancs noir-mat, striés de jaune-fluo, ravinés par la pluie et le gel. Aucune végétation, uniquement des mousses et lichens, seules vies qui parviennent à s'accrocher ici.

Au cours de l'excursion nous faisons halte à un refuge-étape, le temps pour le conducteur de boire un café et se dégourdir un peu les jambes.

Nous repartons sur la piste. Le compteur du bus frôle les 80 km/h, mais le pilote est chevronné et inspire confiance. Nous traversons des gués juste avant d'arriver à Eldgia.

Eldgia veut dire ''ravin de feu'' La plus longue fissure éruptive du monde. Arrêt pendant 1h, le temps d'aller admirer, au bout du sentier, la très belle chute d'Ofaerufoss. Pour l'atteindre il faut marcher 20 mn le long du torrent qui serpente entre les blocs de rocher.

De nouveau sur la piste F208, le bus enchaine les virages et les déclivités. Un dernier gué plus profond que les précedents et nous voici à Landmannalaugar.

Ce lieu regroupe un refuge, un parking, un camping et une station thermale, où l'on peut se baigner dans des marmites d'eau chaude.

Landmannalaugar fait partie de la réserve naturelle du Fjallabak et est le point de départ de nombreuses randonnées. Nous sommes face à un panorama extraordinaire, véritable palette de couleurs qu'il est impossible de décrire et que nous nous contentons d'admirer.

Le temps resté sur place s'égrène rapidement. Beaucoup trop à notre goût. Nous reprenons le bus à 14h30. Nous ne sommes que 5 passagers et le conducteur nous arrête à la demande pour prendre des photos.

A 18h15 nous revoici à Kirkjubaejarlaustur. Quelle merveilleuse journée!!!

Mercredi 28 - Kirkjubaejarlaustur – Skogar = 130 km

Nous sommes très chanceux d'avoir pu réaliser notre excursion hier à Landmannalaugar, car aujourd'hui il pleut.

A 9h30 nous reprenons la route n°1, superbe dans cette portion toute droite sur plusieurs kilomètres. Nous traversons l'Eldkeraun, champ de lave résultant de la terrible éruption du Laki en 1793. Le paysage est ponctué de grands champs de lupins d'Alaska, servant à tenir le sol instable.

Halte au village de Vik dont les falaises se jettent dans la mer. Visite de la fabrique de pulls en laine, puis quelques courses au supemarché. Ensuite nous escaladons le talus qui mène à l'église et au cimetière. De là, la vue est magnifique sur le village.
Compte tenu de l'heure, nous continuons jusqu'à Reynir, au bout de la route 215, pour déjeuner. Le parking est vaste et dispose d'une installation sanitaire.

La pluie redouble ainsi que le vent, mais nous nous équipons avec nos survêtements étanches pour affronter les éléments et aller fouler ''la plus belle plage de sable noir du monde'' (dixit les guides), ainsi que voir les grottes ménagées dans les coulées basaltiques.

Nous rejoignons Skogar et sa cascade que nous escaladons par le petit sentier. Cette chute fait 60m de hauteur et est alimentée par un glacier.

Notre bivouac de ce soir sera le parking du musée que nous visiterons demain.

Jeudi 29 – Skogar – Geysir = 184 km

Nuit assez mouvementée par les bourrasques de vent qui ont chahuté nos camping-cars.
A 9h nous sommes à l'entrée du musée et même un rayon de soleil nous autorise à voir le musée ethnographique qui est extérieur.

Très intéressant, avec beaucoup de matériels et de belles reconstructions d'intérieurs de maisons recouvertes de toit de tourbe.

Nous arrivons à Gulfoss. Nous laissons les véhicules sur un parking et gagnons par un petit sentier la plateforme d'où l'on peut admirer la superbe cascade de 33m de haut, au débit puissant, plongeant dans un bruit de tonnerre dans un canyon de 2500m de long.

Un peu plus loin c'est Geysir, un site de 3 km2 où se manifeste une intense activité géothermique: geysers, marmites de boue, sources d'eau chaude, solfatares.

Les 2 principaux geysers sont le Geysir (le déclamateur) et le Strokkur (la baratte) qui projette son eau à 20/30m toutes les 5 à 10 mn.

Nous allons rester à proximité toute la nuit, sur le parking de l'autre coté de la petite route.

Vendredi 30 – Geysir – Reykjavik = 122 km

Nous ne résistons pas au plaisir de revoir une dernière fois Stokur en action, aussi avant de partir nous refaisons un tour du site.

Départ à 10h pour Thingvellir. C'est le site du véritable parlement européen. Ce lieu avait une extrême importance pour les vikings. Ils parlaient face à la gorge afin que les paroles se répercutent vers les auditeurs.
C'est ici que fut proclamé en 1244 l'indépendance du pays.

C'est aussi là que se trouve l'immense faille créée par la dérive des continents: entre la plaque américaine et la plaque eurasiatique.

Nous faisons une promenade à l'intérieur de la faille, jusqu'à la cascade d'Oxafaross.

Arrivée à Reykjavik, nous nous mettons en quête d'un bivouac. Nous longeons le littoral et finalement trouvons un emplacement dans une rue en impasse à proximité d'un petit aérodrome.

Samedi 1er juillet – Reykjavik – Blue Lagoon = 83 km

Reykjavik concentre 60% de la population islandaise, sans pour autant connaître l'enfer de l'urbanisme des autres capitales. Le calme y est surprenant.
Nous passons au point I pour glaner quelques informations et nous allons au marché où nous pouvons acheter un morceau de baleine.
Visite également de l'église Hallgrim. Nous prenons l'ascenseur et terminons à pied les 2 derniers étages. Du haut de ses 75m de hauteur on a une vue dominante sur la ville et ses alentours. Comme tous les touristes nous sacrifions à l'achat de quelques souvenirs.

15h, direction Krisuvik. C'est un site où l'activité géothermique se manifeste par des marmites bouillonnantes et des fumerolles. Des sentiers balisés et des passerelles permettent de les observer de près et il est conseillé de ne pas s'en écarter car le sol, fragilisé par la chaleur souterraine, pourrait s'affaisser.

La route se transforme en piste en tôle ondulée jusqu'à Grindavik.

Nous arrivons à Blue Lagoon. C'est un lac artificiel, né du surplus de captage des eaux de la centrale de Svartsengi. Elles arrivent à une température de 70°C. D'un bleu laiteux et turquoise grâce à la silice qu'elle contient, elle alimente un centre nautique où les gens viennent se baigner.

Dimanche 2 – Blue Lagoon – Raudanes = 143 km

A 9h30 nous pénétrons dans le centre nautique. Cela coûte 1400 KIS/personne.
Déshabillage puis douche et savonnage obligatoire entièrement nu, en commun mais par sexe. Puis on enfile son maillot de bain et l'on se précipite dehors pour s'enfoncer dans l'eau à la température de 35 à 40°C.

Nous marchons dans l'eau et nageons à la découverte des lieux. Relaxation dans les hot-pots (petits bassins à la température spécifique). Massage sous une puissante cascade, saunas, hammans. C'est super! Une baignade comme nous n'en n'avons jamais faite.

Vers midi et demi nous ressortons après plusieurs shampoings et douches pour enlever la silice qui colle à nos peaux.

Cela donne une peau lisse comme celle d'un bébé et nous sommes envahis par la fatigue d'une aussi longue baignade dans l'eau chaude.

Vraiment Blue Lagoon est une expérience à tenter.

Dans l'après midi nous repassons par Reyjavik en direction du nord. Les vacances débutent en Islande et nous croisons beaucoup de caravanes.

Nous prenons la route 47 pour éviter le tunnel qui passe sous la mer et faisons le tour du fjord Hjavlfordur qui s'avère être de toute beauté sous le soleil.

Arrêt technique au camping de Borjanes pour effectuer les vidanges, puis nous prenons la route 54 et allons bivouaquer à Raudanes, au bout de la piste, juste avant d'arriver au village.

C'est un joli petit coin avec vue sur la mer, en bordure d'un parc où paissent des chevaux, qui par curiosité viennent à notre rencontre.

La pluie refait son apparition dans la nuit.

Lundi 3 – Raudanes – Hellnar = 127 km

Réveil détendu avec le soleil, après une nuit calme.
Nous rejoignons la route 54. En traversant la rivière Lauga, nous apercevons des pêcheurs en pleine action.

Nous sommes à présent sur la très belle péninsule de Snaefellsness, dans une zone rurale.

Au loin nous entrevoyons par moment le majestueux glacier du Snaefellsjokull (1446m), le ''Fuji-Yama''islandais. Mais le ciel ne nous laissera pas la possibilité de le contempler dans toute sa splendeur.

Nous suivons la côte et tombons sur la pancarte Ytri Tonga à gauche. C'est une route goudronnée sur 200m, qui mène à un motel et qui continue par une piste donnant sur un parking qui aurait pu faire un excellent bivouac!

Une fois garé nous allons jusqu'à la grève et apercevons au loin quelques phoques qui nagent. Suivant la plage vers la droite, nous découvrons une colonie de ces animaux se prélassant au soleil. Nous restons un long moment à les observer.

La route asphaltée laisse place à une piste avant d'arriver à Arnastapi. Nous découvrons ce village adorable, son port et la montagne Spatafell contre laquelle il est adossé.
Nous prenons le temps d'effectuer une promenade sur le sentier côtier qui domine l'océan. La côte rocheuse offre des arches et pitons aux oiseaux qui y nichent et colorent la roche en blanc avec leur fientes.
Nous continuons notre marche jusqu'à Hellnar et son port minuscule en passant par le centre touristique du village. Retour à Arnastapi par la lande.

Nous prenons les camping-cars pour aller bivouaquer près de l'église de Hellnar.

Mardi 4 – Hellnar – Stykkhisholmur = 129 km

Avant de lever l'ancre nous ne résistons pas à aller faire un tour dans la petite église qui nous a tenu compagnie cette nuit. Elle est à l'image de toutes les autres: colorée et accueillante. Dans une assiette des Couronnes islandaises (KIS) attendent le ramassage des dons, sans que personne ne songe à s'en emparer!

La pluie est encore là lorsque nous reprenons la route. Arrêt à Londragar pour voir 2 rochers typiques, ''le pilier chrétien''et ''le pilier du paradis''.

La route devient une piste très roulante où l'on peut tenir 60/70 km/h.

Au bout de la péninsule nous prenons la piste qui conduit au cap Ondverdarnes où nous devrions apercevoir des baleines. Mais nous ne verrons rien; la pluie et le vent nous obligeant à nous réfugier dans nos camping-cars.

Pour déjeuner, nos amis nous invitent à partager, un confit de canard bien de chez nous. C'est un régal après les repas monotones de ces dernières semaines!

Nous nous dirigeons à présent vers Hellisandur. Arrêt à la station service pour acheter du pain qui sera cuit devant nous. Nous en profitons pour faire la toilette de nos véhicules que les pistes avaient noircis des pieds à la tête! Arrêt à Grundarfjordur pour tenter d'acheter du poisson,-mais celui ci n'est vendu que le matin.Nous croisons notre première voiture de police depuis quinze jours que nous sommes dans le pays !! En bonne place sur les portières, figure la devise adoptée par chaque islandais.

Finalement nous poussons jusqu'à Stykkhisholmur et trouvons un parking vers le port pour passer la nuit.

Mercredi 5 - Stykkhisholmur – Hvammstangi = 182 km

Ce matin nous profitons du retour du soleil pour escalader la falaise et ainsi profiter du beau point de vue sur la ville et le port.

Puis nous reprenons la route 54 qui nous mène à Hvammstangi où nous arrivons en début d'après-midi.

Nous nous installons sur le port et allons faire des courses au supermarché avant qu'il ne ferme.

Jeudi 6 – Hvammstangi – Varmalhid = 154 km

A 10h nous partons en direction d'Osar. C'est peu agréable de faire les pistes sous la pluie. Il faut être prudent car cela glisse et les camping-cars revêtent leur couleur cendrée!

Nous descendons prudemment sur le parking de Hvitserkur où nous devrions constater la présence de colonies de phoques, mais il pleut tellement que nous préférons déjeuner, avant de nous mouiller.

Les phoques sont bien présents, mais sur l'autre rive de l'estuaire. A la jumelle nous les distinguons bien. Ils sont une bonne centaine.

  Nous nous rendons, au bas de la falaise pour s'approcher du bloc de basalte en forme d'arche où viennent nicher les oiseaux. Selon la légende, ce portail naturel serait un troll transformé en pierre par le soleil (les trolls ne peuvent pas survivre à la lumière du jour) alors qu'il se rendait au monastère de Pingeyrar pour le détruire.

Nous retrouvons la route n°1 en passant par la piste 716.

A Blonduros nous profitons d'une  halte pour passer les carrosseries au jet et enlever la couche de cendres qui les enveloppait.

Nous voici à Varmalhid. L'église de Vidimyrar possède un petit parking avec toilettes chauffées et des lavabos avec eau chaude, aussi c'est un endroit tout indiqué pour bivouaquer.

D'ailleurs notre idée est imitée par l'équipage ami rencontré aux Féroé, qui vient nous rejoindre dans la soirée. Nous fêtons ces retrouvailles par un apéro festif que seuls les français savent faire (en tout cas, les autres ne font pas comme nous!!!)

Vendredi 7 - Varmalhid – Akureyri = 126 km

Ce matin il fait froid, peut être +5°C seulement.

Nous nous présentons pour visiter l'intérieur de l'église: 200 KIS/personne. Le montant des droits d'entrée sert à l'entretien et la garde de l'église.

C'est un des plus purs et des plus beaux vestiges de l'ancienne architecture islandaise (c.f. Fristjan Eldfarn ancien conservateur du musée et Président de l'Islande).

La visite terminée nous partons pour la ferme Glaumbaer en suivant la route n°751.
C'est une ferme musée, sise dans un cadre champêtre. Ce musée montre l'habitat ancien de l'Islande et le mode de construction en tourbe, seules les façade au sud possèdent des éléments en bois.

A l'intérieur, les pièces sont réparties de part et d'autre d'un long couloir. Elles exposent encore des éléments de la vie des siècles précédents.

La visite de ferme achevée, nous prenons la direction d'Akureyri, en passant par la vallée encaissée d'Oxnadalur. La route s'élève pour passer par un col à plus de 600m d'altitude. Les montagnes qui nous entourent sont à plus de 1000m et sont enneigées.

La campagne est très verte et dans les parcs les juments élèvent leurs poulains.

A Akureyri nous laissons nos véhicules sur le parking de la gare routière près du port pour aller déambuler dans la deuxième ville du pays. Elle compte 15000 habitants.

Nous déjeunons en assistant au va et vient des vedettes qui transportent les passagers du navire de croisière Queen Mary II.

Nous faisons connaissance d'un couple de camping-caristes suisses avec lesquels nous échangeons nos expériences.
Pour passer la nuit, nous nous déplaçons vers un endroit plus discret: le parking du cimetière. D'où l'on profite d'une vue panoramique sur le fjord.

Samedi 8 – Akureyri – Husavik = 95 km

Bonne nuit dans le calme absolu. Il fait beau et la température est de 10°C.

Ce matin la piscine est au programme. Nous descendons de notre observatoire jusqu'au parking de la piscine.

L'entrée coûte 310KIS/personne. Comme de partout ailleurs le savonnage et la douche commune, mais quand même hommes et femmes séparés!

Il y a 2 grands bassins l'un à 24°C et l'autre à 27°C. Et puis il y a également 3 hot-pots à 38 – 39 et 43°C. Celui à 39°C dispose d'un masseur à bulles – un steam bath (sorte de hammam) – une cascade et un toboggan.

Nous utilisons tour à tour ces installations pour notre plus grand plaisir; alternant baignade, nage et hydrothérapie. Nous restons ainsi 3h à bénéficier des délices de cette merveilleuse piscine, dont il nous plait de souligner la calme malgré la présence de nombreux enfants.

Nous arrivons à Husavik vers 17h. C'est d'ici que l'on peut avec d'anciennes baleinières, tenter de voir les cétacés. Cela coûte 3800KIS pour 2 à 3h en mer par personne. Nos amis, Françoise et Bruno, se sont inscrits pour demain matin.

Dimanche 9 – Husavik

Il a plu cette nuit et ce matin le ciel est couvert et il fait froid. C'est pendant notre petit déjeuner que notre première bouteille de propane décide de nous lâcher!

A 10h nous accompagnons nos amis au port pour le ''whale watching''. Nous les suivons le temps qu'ils sortent du port, puis nous allons en ville faire un tour, à commencer par l'église, construite en 1907 et récemment rénovée. Son clocher culmine à 26m. Elle a été classée en 1982 parmi les plus belles églises d'Islande.

Les baleines étaient bien au rendez-vous et Françoise et Bruno reviennent enchantés.

Visite du musée de la baleine (500KIS/personne): c'est fort intéressant: beaucoup de photos, des films et des objets. Dommage que la documentation ne soit pas en français.

Reprenant les camping-cars nous allons à la station service OLIS où nous vidangeons et faisons les pleins. Puis nous assistons à la finale de la coupe du monde de football entre la France et l'Italie, dans la boutique de la station service transformée pour l'occasion.

Quelques français sont également là, dont un couple de Chamalières et un jeune garçon qui travaille à l'accueil des baleinières.

Ambiance très sympa. Grosse déception car la France est battue au penaltys 5-4

Lundi 10 – Husavik – Reykjahlid = 76 km

Malgré la déconvenue de la veille, nous avons bien dormi. Ce matin grand soleil et pas un nuage à l'horizon. Il fait 12°C.

Nous montons à pied sur le sentier balcon qui domine la ville pour prendre quelques photos panoramiques, puis nous prenons la route en direction du lac de Myvatn. Rapidement cela devient une piste dans un paysage lunaire.

A l'arrivée à Rekjahlid nous allons au bureau du tourisme pour organiser notre sortie à l'Askja. L'excursion en bus pour la journée s'avère très onéreuse: 10000KIS/personne. En 4x4 avec chauffeur c'est encore plus cher. Finalement nous optons pour la location d'un RAV4 à 27000KIS + 1350KIS d'assurance + l'essence, soit environ 30000KIS pour 4 pers.

Après consultation de la prévision météo pour demain nous réservons le véhicule.

Pour l'après-midi nous allons vers la grotte Grjotagia, perdue au milieu des champs de lave. A l'intérieur l'eau y coule à 60°C.

Aux alentours aucune végétation, si ce n'est un peu de mousse vert-jaune, aux endroits où la vapeur sortant du sol se condense.

Plusieurs bus déversent leur lot de touristes et quelques 4x4 soulèvent la poussière.
Nous partons faire une petite rando, pour mieux apprécier ce grandiose spectacle. C'est la montée du volcan Hverfell, puis nous faisons le tour sur la lèvre du cratère, soit environ 3km. Des vues magnifique s'offrent à nos yeux: le lac Myvatn et son bassin, Dimniiborgir et ses châteaux noirs de laves aux formes étranges. Superbe promenade sous un soleil radieux!

Ce soir nous nous installons au camping Hild (700KIS/personne y compris le véhicule). C'est la première fois depuis le début du voyage que nous allons au camping, mais nous sommes dans un parc national et il est interdit de passer la nuit hors des structures d'accueil.

Mardi 11 – Reykjahlid

Cette journée sera un moment de bravoure et un des plus grand moment de notre voyage.

Lever un peu plus matinal avec une superbe météo! Notre excursion au volcan Askja s'annonce bien!

A 7h45, les hommes prennent possession du RAV4 et reviennent au camping pour prendre les femmes!

D'abord une portion de la route n°1, puis rapidement la piste F88 qui longe la Jokulsa à Fjoblum, large fleuve glaciaire.

La piste d'abord très roulante au travers d'un désert de roches d'apparence lunaire, d'ailleurs les astronautes de la NASA sont venus s'y entraîner, se dégrade assez vite pour laisser place à de la tôle ondulée, puis serpente entre des amas de lave noire. Pratiquement aucune végétation, sauf quelques touffes d'élyme des sables, des ronds de lichens ancrés dans le sable et quelques rares saules nains maltraités par le vent et le froid.

Aucune trace de présence animale.

Après maints détours nous atteignons la Lindaa, affluent de la Jokulsa, et c'est le franchissement du premier gué. Un parisien en Suzuki nous laisse les honneurs de nous mouiller les premiers!

Nous traversons un champ de lave où les rochers sont recouverts de sable ou de pierre ponce de couleur plus clair et plus jaune.
Peu à peu se déssine les contours du Mont Heroubreid, ''épaules larges''. Ce volcan en table de palagonite s'élève à 1682m.

Nous passons un second gué et nous sommes au refuge camping de Herdulreidarlindir, véritable oasis au milieu du désert de lave et de sable noir.

Petite pose et le RAV4 reprend  la piste étroite qui serpente au pied de l'Askja jusqu'au col d'Oskjuop, où est aménagé une aire de stationnement. Sur cette portion de piste le paysage est varié: champs de pierres ponces contrastant avec les les coulées de lave rouge ou noire.

Nous laissons le véhicule vers 11h30 et empruntons un sentier qui chemine à travers les névés. Après une longue descente et une courte grimpette, le panorama apparaît enfin. Sublime le bleu du lac Oskjovatn, le plus profond du pays (217m) et le cratère du Viti (enfer), dont les parois, serties de dépôts de souffre et de pierres très colorées, enserrent un petit lac turquoise. Quelques fumerolles jaillissent ça et là.

Descente un peu sportive dans le cratère. L'eau du lac est à environ 20°C et certains s'y baignent. Mais comme le mauvais temps se profile à l'horizon, nous remontons rapidement.

Nous prenons le temps pour avaler un casse-croûte; c'est à ce moment que nous recevons les premiers grains de grésil et que le vent soudain se lève.

Après avoir enfilé nos vêtements imperméables, nous nous dépêchons de parcourir le chemin inverse. Lorsque nous arrivons à la voiture une accalmie nous autorise une petite incursion dans la gorge proche du refuge Dreki.

Nous rentrons par la piste F910. Elle alterne les passages roulants et les zones cassantes.

Nous longeons et traversons à gué des torrents, mais heureusement le cours impétueux du fleuve Kreppa se franchit sur un pont.

Après avoir traversé deux autres gués, nous rejoignons la F905, puis la F901 et enfin retrouvons la route n°1.
A l'arrivée à Myvatn il pleut. Bruno et François vont laver le véhicule à la station service, faire le plein d'essence (30l pour 3950KIS) et le restituer à l'hôtel (Reykjahlid). Nous avons fait 294km et le forfait de la location était de 300km. Difficile de faire mieux!!!

Journée pleine dont nous sommes ravis et qui restera un souvenir exceptionnel.

Mercredi 12 – Reykjahlid – Brun = 35 km

Il a plu cette nuit et il pleut encore ce matin. Beaucoup de vent et du froid, mais nous sommes bien dans notre camping-car, alors que nous voyons de nombreuses personnes, et pas seulement des jeunes, qui vivent sous la tente avec ce temps exécrable.

Nous avons décidé de quitter le camping que nous payons cher sans avoir en retour les services correspondants.

Avant de quitter Reykjahlid nous visitons l'église entourée de coulées des laves successives qui ravagèrent la région lors des éruptions du volcan Leirhnjukur, situé à une dizaine de km.

Nous entreprenons le tour du lac avec arrêts aux principaux sites. Au parc Hofdi, balade au milieu d'une réserve naturelle d'oiseaux et de fleurs. Le circuit pédestre ménage de jolis point de vus sur le lac Myvatn.

Nous déjeunons à proximité du lac, puis poursuivons jusqu'au village de Skutustadir. Nous affrontons le vent et le froid au cours de cette rando au milieu des pseudo-cratères Skutusdagigar. Ces phénomènes sont formés par la rencontre de la lave et de l'eau; piégée sous le magma en fusion, la vapeur d'eau a crevé la croûte rocheuse en créant de petits tumulus volcaniques.

Nous reprenons la route n°1 en direction d'Akureyri. Sur la gauche, 1 km avant le village de Brun, nous trouvons un emplacement qui ira très bien pour passer la nuit.

Jeudi 13 – Brun – Dettifoss = 121 km

Nuit froide et nous avons dû faire fonctionner le chauffage. Heureusement ce matin un soleil ardent passe au travers des fenêtres et réchauffe rapidement l'habitacle.

Nous faisons une halte à Skutustadir pour revoir le site sous un angle plus favorable et ensoleillé.

Puis nous gagnons le site du Namafjall. Nous nous garons sur le parking du champ géothermique de Hverarond qui propose un ensemble de sulfatares et de mares de boue tout à fait grandiose. Il y a beaucoup de visiteurs.

Nous enfilons nos chaussures de marche et gravissons le mont Namafjall pour en faire le tour. Belle balade avec vues splendides sur le lac Myvatn et toute la vallée. Nous redescendons pour arpenter le labyrinthe fabuleux du site entre les jets de vapeur et les marmites de boue.

Nous allons déjeuner un peu plus loin car l'odeur d'oeuf pourri du souffre est presque incommodante.

La route 863 mène à l'usine de récupération de la géothermie. Elle passe sous les canalisations qui transportent la vapeur. Après un dernier raidillon nous arrivons au parking du site de Leirhnjukur.

A pied nous cheminons dans l'immense dédale de lave noire datant de 1720 et re-fissuré par l'éruption de 1984 d'où s'échappent encore quelques fumerolles.

Nous changeons de versant et allons vers le Mont Krafla pour faire le tour du lac Viti.

Après cette bonne journée à pied, nous reprenons la route n°1 puis la 864 en direction de Dettifoss.

La route n'est pas revêtue et très caillouteuse avec de la tôle ondulée par endroit.

Le temps de laisser partir les visiteurs et nous nous installons sur le parking de Dettifoss pour passer la nuit alors que la pluie commence à faire son apparition.

Vendredi 14 – Dettifoss – Kopasker = 74 km

Il a plu une partie de la nuit. Ce matin 10°C et un peu de bruine.

Bien protégés contre les averses intermittentes, nous nous dirigeons vers la chute de Dettfoss.

C'est la plus importante d'Islande par son débit qui atteint 500m3/s.
Le rideau blanc des embruns contraste avec la couleur marron de l'eau qui se jette avec fracas dans le creux du canyon. Cette couleur est due à la terre et aux pierres drainées par le fleuve.

Nous poursuivons en amont pour découvrir Selfoss, mais c'est moins spectaculaire.

Enfin nous allons en aval pour faire connaissance avec Hafragilsfoss, au fond d'un canyon de roches multicolores, de cascades et d'orgues basaltiques. Le fleuve bouillonne au milieu des mousses vert-fluo et des criques de sable noir. C'est beau!

Nous aurons parcouru environ 10km ce matin.

Alors que nous déjeunons dans les camping-cars, nous assistons à un ballet  incessant de voitures et de bus chargés de touristes venus assister au spectacle. Un vrai défilé!!!

Passage à Asbyrgi: magnifique cirque en forme de fer à cheval, ponctué d'orgues basaltiques au milieu d'une végétation luxuriante principalement de bouleaux.

Nous poursuivons notre route jusqu'à Kopasker, petite ville de moins de 200 habitants et ancien port de pêche au hareng. A l'entrée du bourg nous pouvons faire le plein d'eau et laver les carrosseries maculées par la boue de la piste.
Nous nous installons sur le port. Bruno tente pour la énième fois de jeter sa ligne pour ramener du poisson, mais il ne ressortira que des algues!!!

Samedi 15 – Kopasker – Hraunhafnartangi = 74 km

Ciel bleu et soleil nous accueillent au sortir du lit ce matin. Nous pouvons finir de sécher les vêtements mouillés de la veille.

Nous quittons ce charmant village en milieu de matinée pour poursuivre notre progression vers le nord par la route 85 qui s'ouvre sur la péninsule de Mebrakkasletta (la plaine des renards) battue par les vents polaires.

Beaucoup de verdure et quelques fermes isolées qui donnent de jolis panoramas.

Nous faisons un crochet par la ferme de Nupskatla au bord de l'océan arctique. On l'atteint par une petite route qui part sur la gauche: 5km de tôle ondulée, franchissement d'un portail et on arrive au parking, au milieu de la verdure et des champs de fleurs jaunes, qui contrastent avec l'eau bleue turquoise de la mer.

En suivant le rivage, un peu plus loin s'élèvent deux tours de basalte de couleur noire et rouge, plantées dans l'océan. Ce sont les rochers aux oiseaux. Nous partons à leur rencontre.

Effectivement ce site est bien un lieu d'observation car nous sommes pas les seuls.

Nous pouvons constater la manière dont ceux-ci se répartissent sur les rochers. En bas les cormorans, au-dessus les fous de Bassan, puis dans la partie supérieure les macareux.

Nous avançons jusqu'au phare et découvrons derrière celui-ci une colonie de macareux que nous prenons plaisir à regarder à quelques mètre de nous.

Nous verrons même un phoque nager au pied de la falaise.

Heureux des images glanées, nous revenons aux camping-cars pour prendre la direction de Hraunhafnartangi, le point le plus septentrional de l'Islande.

Nous y trouvons aisément un bivouac, alors nous partons à pied jusqu'à la pointe où s'élève le phare, accompagnés par les sternes arctiques. Nous ne sommes qu'à 2500m du cercle polaire!

C'est le point culminant de ce voyage et cela mérite bien de boire une coupe de Champagne!

Nous sommes seuls au milieu d'une grande plaine battue par les vents, au bord de cet océan arctique.
Sur la plage, des bois viennent s'échouer en provenance des grands fleuves sibériens qui se jettent dans cet océan. Ces bois sont récupérés par les autochtones pour leurs besoins personnels.

Dimanche 16 - Hraunhafnartangi – Porshofn = 82 km

Nuit magique dans cet univers d'immensité. Au réveil le ciel et bleu et le soleil nous illumine.

Passage par Raufarhofn qui fut un grand centre de pêche au hareng avant de se reconvertir à la morue; puis poursuite de la route 85, tantôt revêtue, tantôt en piste, mais comme il ne pleut pas elle reste très roulante. Au passage par la montagne nous bénéficions de magnifiques points de vue sur la mer. Nous continuons pour arriver à Porshofn où nous stationnons sur le parking de la piscine.

Françoise nous invite à partager leur déjeuner: poisson en sauce, riz, glace et gâteau islandais.

L'exercice de la journée sera un moment de détente à la piscine. Les piscines islandaises sont tellement chaleureuses, accueillantes et intimistes!

Nous repartons sur la route 869 et sur la gauche nous nous engageons sur un chemin qui mène à un ancien aérodrome. Nous nous garons dans un champ et demandons l'autorisation au fermier, lorsque celui-ci vient récupérer son tracteur: ''no problem''

Lundi 17 – Porshofn – Bodvarsdalur = 113 km

Direction Bakkafjordur que nous traversons et nous continuons vers le phare de Svartnes. La piste se transforme en chemin accidenté trop difficile pour nos véhicules. Nous continuons à pied à travers la lande et les champs de linaigrettes.

Nous reprenons la route, au demeurant fort belle sous le soleil. A Vopnafjordur nous allons au magasin pour faire des provisions. Cette bourgade de 850 âmes connue son heure de gloire en 1988, lorsque Linda Petursdotti fut couronnée Miss Monde, devenant la seconde islandaise à décrocher ce titre.

Reprenant la route 917, à la hauteur de Hofsa nous marquons un arrêt pour aller voir la chute de Gyüfursa.

Finalement nous trouvons un bivouac avant d'attaquer le col, dans un lieu dénommé Bodvardalur.

Ici la vue est imprenable sur le fjord que nous dominons. Bruno jette une dernière fois sa ligne dans les eaux poissonneuses de la rivière toute proche, mais une fois encore il revient bredouille!

Mardi 18 - Bodvarsdalur – Hengifoss = 104 km

Ce matin lever avec un soleil radieux. C'est beau! Très beau!

Nous prenons notre temps pour profiter au maximum de ces instants de quiétude.

Vers 10h nous reprenons la route 917. Rapidement la rampe devient très raide et l'asphalte laisse place à du gravillon. Nous hissons lentement nos véhicules  au sommet du col de Hellisheidi à 655m d'altitude.

Panorama exceptionnel sur le fjord et la montagne environnante coté nord, et sur la vallée de la Jokulsa a dal sur l'autre versant.

Il faut faire attention car la descente est périlleuse.

Nous remontons à présent le cours du fleuve Jokulsa a dal. Le paysage est un peu monotone: des prairies, des moutons et quelques fermes.

Nous rattrapons la route n°1 et allons sur Eglisstadir. Ca y est, nous venons de boucler le tour de l'Islande.

A Eglisstadir nous prenons de l'eau et achetons du pain avant de continuer par la route du coté occidental du lac Logurinn, pour rejoindre la chute de Hengifoss.

Ce lac est bordé en partie par la plus grande forêt du pays. Un vaste programme de reboisement avec des essences en provenance d'Alaska et de Sibérie a été lancé depuis un certain nombre d'années, et commence à porter ses fruits. L'Islande retrouvera peut être son aspect initial!

Déjeuner sur le parking du site de Hengifoss, puis nous partons à la découverte des chutes par le sentier qui grimpe sur la montagne. La flore est abondante et on peut observer de nombreuses espèces de plantes et de belles fleurs. Nous voici à hauteur de la première chute: Litlanesfoss, enchâssée dans les colonnes de basalte.
En continuant, nous débouchons face à un grand cirque des strates rouges, orange ou noir d'où se jette sur 120m de hauteur, les eaux de Hengifoss. C'est grandiose!

Nous pouvons cheminer en traversant plusieurs fois le torrent, jusqu'au pied de la chute. Mais les difficultés de franchissement nous font renoncer, seuls Françoise et Bruno, plus osés que nous, irons jusqu'au bout.

C'est notre dernière balade islandaise, aussi nous prenons notre temps pour redescendre.

Nous passerons la nuit sur le parking et bénéficierons des commodités.

Mercredi 19 – Hengifoss – Seydisfjordur = 68 km

Pour retourner sur Eglisstadir nous longeons l'autre rive du lac Logürinn, où se situent les lieux de villégiatures très appréciés des islandais, comme en témoigne la présence de nombreux campings et hôtels.

A Eglisstadir nous effectuons une dernière toilette à nos camping-cars, puis nous dépensons nos dernières couronnes au supermarché. Toutefois nous gardons de quoi aller à la piscine cet après-midi.

Puis nous prenons la route 93 en direction de Seydisfjordur, comme il y a 4 semaines. Les névés ont reculé, le lac est complètement dégagé des glaces et la végétation s'est rapidement développée et colorée, seul le temps est similaire, et nous franchissons le col dans le brouillard.

Nous trouvons un endroit sympa à la sortie du village pour nous poser. Dans l'après-midi,comme prévu, nous allons à la piscine. Nous y rencontrons nos amis suisses d'Akureyri qui viennent attendre leurs enfants. Ils nous apprennent que le Norröna aura 8h de retard.
Il y a 2 hot pots avec bouillonnement, un sauna et un grand bain. Nous en profitons bien pendant 2h, avant de retourner aux camping-cars. En passant devant l'église, une grande effervescence attire notre attention: c'est la répétition d'un concert de jazz qui doit avoir lieu ce soir. Nous y assistons quelques instants.

Vers 19h un gars vient nous rappeler que le camping ''sauvage'' est interdit et qu'il faut rejoindre une aire de camping, mais comme celle-ci n'offre aucune prestation, nous prenons la piste qui longe le nord du fjord et à environ 3km nous nous installons dans un champ avec d'autres véhicules, dont nos amis suisses.

La pluie et le vent seront notre lot pour cette dernière nuit en Islande.

Jeudi 20 juillet – Seydisfjordur

Nous avons le vague à l'âme ce matin en nous levant. Nous quittons l'Islande dans quelques heures, mais nous ne savons pas quand exactement, compte tenu du retard annoncé.

Nous décidons de rester sur place jusqu'à l'arrivée du navire et la descente des arrivants.
Le Norröna n'est pas là à 8h comme prévu. Le retard se confirme. Nous discutons avec les suisses mais ils n'ont pas reçu d'autres informations.

Soudain à travers la brume une silhouette se dessine et s'amplifie. Est-ce lui? Aux jumelles on n'arrive pas encore à lire le nom, mais l'apparence fait penser que c'est lui.

Finalement il sera à quai à 11h.

Nous nous présentons à l'embarquement: c'est un peu la pagaille! Enfin nous montons sur le pont et prenons possession de notre cabine.

Il est 15h lorsque les amarres sont larguées. Nous partons avec 3h de retard pour 50h de navigation.

Dans les coursives, vers le GPS, nous rencontrons 2 français qui ont été témoin du retard du bateau et qui nous racontent les faits. La semaine dernière à Tornshavn, alors qu'il y avait une très mauvaise mer, le Norröna a accroché dans le port un éperon rocheux. Il a du mouiller dans un autre port des Féroé pendant 17h pour permettre la soudure d'une plaque de tôle afin de colmater une voie d'eau.

Pour nous ce sera : mer calme!

A présent nous avons nos habitudes sur ce ferry et nous savons nous occuper. La journée de vendredi se passe gentiment entre cabine, salons et ponts.

Samedi 22 – Hanstholm – Budelsdorf = 386 km

La mer a été calme tout au long de la traversée et nous arrivons à 17h30, pratiquement à l'heure, à Hanstholm. Le temps de débarquer et il est 18h. Nous passons à la pompe pour faire le plein (898KKD/l) puis nous prenons la route pour Budelsdorf. Nous rattrapons l'autoroute à Vejle et nous arrivons à 23h à notre bivouac de l'aller.

Petit dîner et gros dodo.

 

Dimanche 23 – Budelsdorf – Sessenheim (F) = 785 km

Nous passons la journée sur les autoroutes allemandes et en fin d'après-midi nous sommes rendus à la hauteur de Baden Baden. Nous décidons de passer en France pour se payer un petit dîner bien de chez nous.

Nous jetons notre dévolu sur Sessenheim et nous bivouaquons à coté du stade.

Avant de nous coucher nous saluons nos amis, car demain nous partirons tôt, chacun reprenant sa route.

 

Lundi 24 – Sessenheim – Clermont = 615 km

Une Odyssée de près de 9000 km vient de s'achever

 


 

L'Islande demeure une expérience dont on ne revient pas tout à fait intact.
Croiser ce pays une fois dans sa vie, revient à l'inscrire définitivement dans sa mémoire

Jean-Louis Mathon

 

 

 

 

 

 

 


L’ATLANTIQUE NORD PRATIQUE

 

1 – Le Norröna

Pour bien préparer son voyage il est essentiel de bien appréhender le circuit du seul ferry qui dessert ces destinations. Vous trouverez ci-dessous quelques informations sur le Norröna, le fleuron de l’armateur féroéen Smyril Line (2006):

Pour les détails voir le site:

http://www.voyages-gallia.fr/fre/top/l-islande-en-car-ferry/

 

Repas à bord :

Vous disposez de plusieurs possibilités :

  • cafétéria = cela revient assez cher et est comparable aux prix pratiqués dans les trains en France

  • restaurant = c’est vraiment onéreux, de l’ordre de 3 à 4 fois les prix pratiqués dans un restaurant classique en France .

  • amener sa nourriture en glacière par exemple et si vous avez une bouilloire électrique vous pouvez la brancher dans les cabines (potages – café – thé…). C’est sans aucun doute la manière la moins onéreuse.

Couchages :

Choisir les couchettes c’est accepter de dormir en dortoir de 6 à 10 couchages avec sanitaires communs. Au dire de ceux qui ont pratiqué c’est bruyant et il n’y a pas de vestiaires cadenassables.

Les cabines sont fermées à clé et disposent de douche, WC, TV, prises électriques pour bouilloire, ordinateur, chargeurs d’accus, etc…

Agence Maritime :

Agent général : Voyages Gallia Tourisme, 12 rue Auber, 75009 Paris

www.voyages-gallia.fr

 

2 –Formalités :

Passeport ou carte nationale d’identité en cours de validité pour l’ensemble des pays traversés.

Les restrictions douanières et sanitaires sont importantes pour l’Islande :

  • pas de produits frais (viandes – laitages …)

  • pas plus de 3 kg de nourriture par personne

  • pas plus d’un litre de vin et d’alcool par personne

  • cannes à pêche avec certificat de désinfection

Contrôle minutieux d’une dizaine de véhicules à chaque arrivée du ferry

 

3 –Devises (2006):

100€ = 706 Couronnes danoises ou féroéennes (mêmes pièces, seuls les billets sont différents)

100€ = 9200 Couronnes islandaises

 

4 –Prix du litre de gasoil (2006):

  • Allemagne = 1,15€

  • Danemark = 8,98 DKK soit 1,27€

  • Féroé = 6,70 DKK soit 0,95€

  • Islande = 124 ISK soit 1,35€

 

5 –Hébergements et commodités :

Le bivouac libre est interdit dans chacun des pays traversés. Néanmoins il est toléré en l’absence de structure d’accueil, à condition d’en demander l’autorisation au propriétaire du terrain.

L’Islande met à disposition des terrains sommairement aménagés conçus en principe pour poser des tentes. Le prix de ces campings est compris entre 3 et 10€/personne. Ils disposent bien souvent de WC et de bacs pour la vaisselle et la lessive. Parfois il y a des douches mais il faut payer un supplément ; aussi il est conseillé de se rendre à la piscine pour prendre une douche et aussi profiter des hot pots, sauna et autre hammam (# 3€/personne). Mais il n’existe pas de structures spéciales pour les camping-cars.

Aux Féroé il y a une aire technique gratuite pour les camping-cars avec installations pour vidange des WC et des EU, ainsi qu’une prise d’eau pour le remplissage des réservoirs d’EP. Attention elle n’est ouverte que de 8 à 17H. Elle se situe sur la route n°50, à 8 km de Tornshavn, près du village de Hvitanes, sur le même site que la déchetterie (panneaux indicatifs).

Dans beaucoup de villages des Féroé nous pouvons accéder aux WC publics et faire le plein d’EP.

 

6 –Etat des routes :

Sur les îles Shetland et Féroé les routes sont en très bon état, mais parfois étroites.

En Islande la route n°1 est asphaltée sur la majorité de son parcours. D’autres routes principales sont également asphaltées, mais plus souvent elles présentent l’aspect de piste non revêtues. Les routes dont le numéro est précédé d’un F sont réservées aux 4X4.

A noter que toutes les stations services d’Islande disposent d’installations gratuites de lavage. Il est vrai qu’après un parcours sur voie non revêtue les véhicules sont couverts de poussière ou de boue.

Sur les routes non asphaltée il faut rester prudent et ralentir lors du croisement d’autres usagers.

 

7 –Budget (2006):

  • Féroé : les produits alimentaires sont chers et le panier de la ménagère coûte environ 50% plus cher qu’en France.

  • Islande : identique aux Féroé, mais les boissons alcoolisées sont très onéreuses, de 3 à 10 fois plus cher que chez nous, et vendues uniquement dans des magasins d’état.

Le prix des bus pour visiter l’intérieur du pays est élevé. Par exemple, le bus pour aller et revenir de Myvatn au volcan Askja revient à 10000 ISK/ personne (109€). Il est vrai que ce sont des bus 4X4 et que le parcours dure la journée pour près de 300 km.

 

8 –Climats :

La période la plus favorable serait du 15 juin à fin juillet. Cela correspond à une solarité maximum, le soleil disparaissant que 1 ou 2 heures.

Il y a souvent du vent et la météo est très variable : un véritable temps à l’islandaise !

La température n’est jamais élevée et varie en générale entre 5 et 20°, mais il peut neiger en particulier dans les cols (prévoir les chaînes ?)

Nota : Nous avions emmené une 3èmebouteille de propane mais elle ne nous a pas servi.

 

9 –Guides et cartes :

  • Guide du Routard « Islande »

  • « Islande » de la bibliothèque des voyageurs chez Gallimard

  • carte de l’Islande de l’IGN (1/750000)

  • carte « Iceland » Freytag&Berndt (1/400000)

  • Pour les Féroé, l’Office de Tourisme à Tornshavn propose gratuitement une bonne carte et un guide (en anglais)

  • Guide des randonnées en Islande de Gabrele et Christian Hardl. Edition Rother (en français)